à propos de son livre
Débat animé par François Lévy, psychanalyste et préfacier des Séminaires cliniques de W.R. Bion (éditions d'Ithaque)
Winnicott n'a cessé d'innover, d'inventer, de proposer des solutions inattendues dans la pratique analytique lorsqu'il constatait que l'expérience clinique «ne collait pas avec la théorie». D'oú une oeuvre dispersée, aux concepts parfois confus, qu'il était nécessaire de clarifier. Laura Dethiville s'y emploie en reprenant et en expliquant les notions majeures du corpus théorique (objets transitionnels, self, faux self, importance de l'environnement, dissociation), et en montrant comment Winnicott s'est révélé un précurseur des soins à apporter aux maux symptomatiques de notre société: pertes d'identité, anorexie ou boulimie, délinquance, maladies psychosomatiques, troubles scolaires. La réussite de cet ouvrage tient au fait que son auteure a su éviter tout jargon psychanalytique et que son propos, évidemment destiné en premier lieu aux psychanalystes, est aussi accessible aux éducateurs, aux assistant(e)s maternel(le)s, aux pédiatres, à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont intéressés à la petite enfance, à la constitution du psychisme, à la constitution du lien interpersonnel, c’est-à-dire, également, aux nouveaux parents qui y reconnaîtront leur façon d’entrer en contact avec leur nouveau-né.
