Littérature

Mercredi 7 octobre à 18h30
rencontre avec
Laurent Mauvignier
pour son dernier roman
Des hommes
(éditions de Minuit)


«Des hommes, magnifique et bouleversant lamento collectif, n'est pas un roman sur la guerre d'Algérie, c'est un livre où parlent tous ceux qui ne trouveront jamais la paix. C'est un livre sur la guerre qui continue après la guerre. C'est le septième livre de Laurent Mauvignier. Le plus accompli, le plus torrentiel, le plus étourdissant, celui qui les rassemble tous: «Loin d'eux», «Apprendre à finir», «Ceux d'à côté», «Seuls», «le Lien» et «Dans la foule». Car depuis dix ans ce jeune et singulier romancier, qui tient de l'écrivain public et du psychothérapeute, n'a de cesse, en s'effaçant toujours plus, de rendre la parole aux sans-voix, d'arracher des aveux aux taiseux, de ressouder les destins brisés, de nommer l'innommable, d'écouter les survivants de désastres intimes - un suicide, un viol - ou de drames qui ont marqué les consciences, comme celui du stade du Heysel, en 1985. Sa prose, étonnante, organique et polyphonique, mêle les récits de tous ces anonymes pour n'en faire qu'un. Ici, dans cette tragédie en quatre actes («après-midi», «soir», «nuit», «matin»), les personnages - Feu-de-Bois, Rabut, Février et les autres, qu'ils l'exhibent ou la dissimulent, qu'ils la fassent saigner ou la pansent, portent la même blessure et semblent charger Laurent Mauvignier d'en mesurer la largeur et la profondeur. Ils ont raison de lui faire confiance: ce grand écrivain ne les trompera jamais, et sa main ne tremble pas.» (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur).