HISTOIRE

Jeudi 10 mars à partir de 18h30
en partenariat avec le Crif et le Cercil
rencontre avec
Michaël Prazan
autour de son livre
Einsatzgruppen:
Sur les traces des commandos de la mort nazis
(éditions du Seuil)

Michael Prazan, né en 1970, est documentariste, et auteur de plusieurs ouvrages dont Les Fanatiques, histoire de l’Armée rouge japonaise (Seuil, 2002) et Pierre Goldman, le frère de l’ombre (Seuil, 2005). Il écrit également pour différents journaux et magazines.
Einsatzgruppen est à l'origine un film documentaire autour de ces commandos de la mort chargés de liquider les ennemis du Reich en 1941. Le livre qui paraît au Seuil reprend les éléments de cette enquête: littéralement, «Einsatzgruppen» signifie «groupes d’intervention». Ces 3000 hommes lancés à partir de juin 1941 dans le sillage des armées allemandes à la conquête de l’URSS furent les exécutants zélés de la première phase de «la solution finale de la question juive». Hommes, femmes, enfants, tous sont visés, abattus dans de grandes fusillades par les formations allemandes et leurs auxiliaires locaux. Trois mois après le massacre du ravin Babi Yar, à Kiev, où 33 771 personnes sont exécutées en deux jours, les États baltes sont déclarés «Judenfrei» ; libres de Juifs. À l’été 1942, ce sont près d’1,5 million de Juifs qui ont été assassinés par les Einsatzgruppen. La même année, la décision est prise par Hitler de poursuivre l’extermination des Juifs occidentaux dans des camps de la mort et d'effacer les traces des massacres perpétrés à l'Est. Pour ce faire, les nazis forment des commandos d’hommes juifs chargés de déterrer et de brûler les cadavres, et eux-mêmes promis à une mort certaine.
Pour cette enquête, Michaël Prazan a retrouvé des archives méconnus et récolté des témoignages inédits: "Soixante-cinq ans plus tard, sillonnant l’Europe de l’Est, des États baltes aux confins de la Roumanie, de la Galicie à la Crimée, je suis allé à la rencontre des témoins, des rares survivants et de leurs bourreaux. J'ai arpenté les ravins, les champs, les marais et les villes qui furent le théâtre des exécutions de masse. J'ai retrouvé les rares sépultures, les fosses anonymes et les lieux de mémoire ; autant de stigmates laissés par ce cataclysme sans précédent. Ici, le présent se mêle à l’histoire, la géographie est le cadastre d’un gigantesque cimetière".M.P.