LECTURE/ PERFORMANCE


Jeudi 19 septembre à 18h30
Lecture/performance de
François Bizet
autour de son livre
Tôzai!...
Corps et cris des marionnettes d’Ôsaka





Cet essai n'est pas une monographie de type universitaire, mais le journal éclaté et sans date, de forme fragmentaire et de développement rhapsodique, d'un spectateur et d'un élève de bunraku, le théâtre de marionnettes d'Ôsaka. Il ne se présente ni comme une leçon donnée par un spécialiste (l'auteur n'est pas japonologue de formation), ni comme une étude maîtrisée et structurée selon les règles habituelles. Il cherche plutôt à faire partager le temps forcément tâtonnant et discontinu de l'élaboration du savoir. L'auteur veut avec cet essai non pas réhabiliter le bunraku (qui fait partie depuis 2003 du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco), mais reconsidérer la place d'un genre qui a été souvent tenu, en France, au pire comme un enfantillage naïf, au mieux comme une parodie du théâtre sérieux.

"Qu’advient-il lorsque fraîchement débarqué au Japon, on pousse les portes du bunraku, le théâtre de marionnettes d’Ôsaka? Reste-t-on «à la porte», comme le suggère en japonais le mot profane, ou peut-on espérer que l’espace de la représentation se dévoile et s’éclaircisse? Quelle posture pour le spectateur face à une scène dédoublée où les corps des personnages sont ostensiblement séparés de leur voix, où la notion même de personnage subit un éclatement continu? À défaut de montrer l’ensemble du dispositif, la lecture-performance de François Bizet fera la part belle à une figure inconnue de la scène occidentale, à la fois conteur, chanteur et acteur polymorphe: le tayû. On y entendra la voix proprement inouïe de Takemoto Koshikô, maître de l’école féminine de gidayû, héritière de trois siècles de transmission orale, et ce qu’elle devient dans le corps d’un disciple — l’auteur de ce livre — que rien ne préparait à une telle opération: le transvasement, d’une oreille dans une autre, d’une mémoire lyrique radicalement étrangère au bel canto."
François Bizet a passé plus de dix ans en Turquie, dans différentes universités. Il vit depuis 2004 à Tokyo, où il continue d’enseigner la langue et la littérature françaises. Auteur d’Une communication sans échange. Georges Bataille critique de Jean Genet, et d’articles sur Georges Perec, Pierre Guyotat et Antoine Volodine, il a également collaboré à diverses revues, où il a publié des extraits de La Construction d’Ugarit. Il travaille actuellement sur un Traité du corail.