HISTOIRE

Samedi 17 mai à 17h
rencontre avec
Matthias Bouchenot
autour de son livre
Tenir la rue
L'autodéfense socialiste 1829-1938
paru aux éditions Libertalia

Ecrit par Matthias Bouchenot, jeune historien originaire d'Orléans, cet ouvrage inédit est le premier volet d'un triptyque sur les années 30 à paraître chez Libertalia. Il aborde un angle mort de l'histoire des années 30, celle des groupes d’action et des groupes d’autodéfense de la SFIO (Parti socialiste), principalement dans la fédération de la Seine. Embryon d’armée révolutionnaire pour les uns, simples groupes chargés d’assurer la sécurité des cortèges, des meetings et des chefs politiques pour les autres, les «Jeunes Gardes socialistes» (JGS) et les «Toujours prêts pour servir» (TPPS) refusaient de laisser la rue aux ligues d’extrême droite et rêvaient de vivre des lendemains qui chantent.

"Y a-t-il encore quelque chose à dire sur le socialisme français de l’entre-deux-guerres? Les historiens français et étrangers semblent avoir labouré le terrain en tous sens, du traumatisme de Tours à celui de juin 40, en passant par la genèse, l’apogée et le déclin du Front populaire, l’idéologie de la SFIO, son rapport au marxisme et au pouvoir, son implantation, ses grandes figures, ses « tendances » et leurs affrontements, ses 
relations avec les frères ennemis communistes, l’organisation des femmes, des jeunes, le renouveau de ses 
pratiques politiques… Matthias Bouchenot a pourtant choisi de réinvestir cette dernière question, sous un angle différent, celui des groupes d’«autodéfense» mis en place par les socialistes parisiens. Certes, bien des travaux ont mentionné les fameux «TPPS» («Toujours prêts pour servir») de Marceau Pivert ou, dans la perspective plus récente d’une histoire culturelle du politique, se sont interrogés sur le sens des affrontements symboliques des années 1930, le rite «soldatique» du poing levé ou ces étonnants défilés de Jeunes Gardes socialistes en uniforme. Mais aucune étude d’ensemble n’a pris pour objet l’autodéfense socialiste en elle-même. Cela peut se comprendre. D’une part, ce n’est pas au parti de Léon Blum que l’on pense spontanément lorsqu’on évoque la violence politique dans la France des années 1930. Le phénomène peut, non sans raison, apparaître marginal. Ensuite, les sources disponibles sont minces et disparates. En choisissant son sujet et en tenant bon malgré les difficultés, Matthias Bouchenot a relevé ce double défi : montrer au lecteur l’importance réelle de la question dans la théorie et la pratique des socialistes français, ou d’une partie d’entre eux, et, pour cela, débusquer la moindre référence à l’autodéfense à travers la presse et les congrès, les archives militantes dispersées dans divers dépôts, les archives policières, les photographies, les livres de souvenirs".  Frank Georgi (Centre d’histoire sociale du xxe siècle Université Paris-I Panthéon Sorbonne), extrait de la préface.

Rencontre organisée avec Alternative Libertaire