RENTRÉE LITTÉRAIRE


Samedi 15 septembre à 14h30
rencontre avec
Philippe Vasset 
autour de son livre
Une vie en l'air
paru chez Fayard


"C’est une ligne de béton tendue à dix mètres au-dessus de la Beauce, qui barre depuis toujours le paysage de son enfance. Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l’heure sur coussins d’air : l’aérotrain, invention futuriste née de l’imagination de l’ingénieur Jean Bertin et conçu pour relier, à très grande vitesse, les centres urbains de la France pompidolienne. Si le projet fou de Bertin a fait long feu, cette ruine du futur, elle, est restée debout, absurde, au milieu des champs. Enfant, puis adolescent, le narrateur a fait de ce môle abandonné un domaine, passant des heures, des jours entiers à scruter le paysage comme s’il s’agissait d’un diorama, à observer la vie alentour et les allées et venues en contrebas. Jamais il n’est descendu de ce perchoir. Cette existence suspendue s’est poursuivie pendant trente ans, en parallèle à la vie réelle. Le paysage a changé, le rail aérien s’est effondré en plusieurs endroits mais le narrateur a continué d’habiter la jetée, songeant même à l’acquérir, et à en déclarer l’indépendance. Que faire de la hantise ? Comment vivre habité ? L’écriture peut-elle ressaisir un lieu, et faire d’une retraite un monument ?"

Philippe Vasset est né en 1972 à Tours et a grandi à Orléans. Il commence à  écrire très jeune, publie très tôt ses premières nouvelles et obtient en 1993 le prix du Jeune Écrivain organisé par Le Monde. Il publie ensuite plus d'une dizaine de livres, principalement romans et récits, dont par exemple Un livre blanc, paru en 2007 chez Fayard: il explorait carte en main,en géographe, les zones blanches de la région parisienne, ces espaces "vides" non répertoriés par les cartographe, comme oubliés par l'IGN. Une vie en l'air qui parait aujourd'hui évoque cette cicatrice patrimoniale bien connue des loirétains, pour lui un lieu originel : les restes de l'aérotrain de Jean Bertin qui s'étendent sur 18 kilomètres dans la campagne française quasi à l'abri des regards, cette "ruine du futur" qui le hante et l'habite depuis sa jeunesse.