
Samedi 4 mai à 17h30
nous vous proposerons avec l'Association ARTIS
de découvrir
Käthe Kollwitz,
artiste allemande majeure du XXème siècle.
Sylvie Doizelet,
écrivain mais aussi co-traductrice du journal de Kathe Kollwitz, nous
présentera la vie et l'oeuvre exceptionnelle de cette artiste, tout à la
fois peintre, graveuse et sculptrice.
L'oeuvre de Käthe Kollwitz a marqué
l’Allemagne des débuts du XXe siècle. Fervente socialiste dans des temps
troublés, actrice dans l’évolution de la condition des femmes, Käthe
Kollwitz (1867-1945) travailla la lithographie, la gravure et la
sculpture (elle fut brièvement élève de Rodin) en tentant de restituer
dans l’art la dignité, la douleur et l’espoir de la condition humaine.
Cette artiste qui pensait que l'art devait représenter les conditions
sociales a beaucoup travaillé sur les thèmes de la pauvreté, de la
souffrance et de la mort. Ce sont ses travaux sur "Une Révolte des
tisserands" qui l'ont fait connaître au public en 1898. Elle se définit
elle-même très vite comme socialiste, et travaille principalement sur
les problèmes du prolétariat (ses premiers travaux sont tirés de romans
naturalistes, notamment le Germinal de Zola). Elle s'opposera
ouvertement à la guerre, dans laquelle elle a perdu un fils, par une
lettre ouverte en 1918 ou encore avec une affiche "Plus jamais de
guerre" en 1924, qui restera célèbre. Dès 1933 et l'arrivée d'Hitler au
pouvoir, sa vie comme son oeuvre sont menacées. Elle est officieusement
interdite d'exposer en 1935 et fait face à des menaces de déportation
par la Gestapo. Käthe Kollwitz est aussi une féministe avant l'heure :
elle travailla beaucoup sur les rapports homme/femme dans la littérature
et le dessin. Cofondatrice de l'association "l'art au féminin", elle
fut aussi la première femme à être admise comme membre de l'Académie des
Beaux-Arts de Prusse - et à y enseigner, en 1919. Aujourd'hui encore,
l'oeuvre de Käthe Kollwitz bénéficie d'une aura incroyablement vivante
en Allemagne - 3 musées lui sont entièrement consacrés à Berlin, Cologne et Moritzburg - mais reste inexplicablement peu connue en France:la
publication de ce journal aux éditions L'Atelier contemporain est un
premier pas pour réparer cette injustice.
Sylvie Doizelet
est écrivain et traductrice. Elle a publié plusieurs romans, mais aussi
plusieurs portraits d'artistes, notamment dans la collection de J.-B.
Pontalis "L'Un et l'autre". Elle traduit de l'anglais, par exemple Ted
Hughes (Birthday letters), a aussi préfacé Sylvia Plath (Arbres d'hiver).