Et vice-versa...

 En compagnie des éditions P.O.L
nous vous invitons à une rencontre croisée
 avec
Jean-Benoît Puech
et
Marianne Alphant
Le premier vient de publier
Le roman d'un lecteur
la seconde fait paraître
Ces choses-là
L'un s'entretiendra avec l'autre
et vice-versa


Tous deux signeront leurs livres
samedi 6 avril à 17h

Jean-Benoît Puech est l'auteur, sous son nom ou sous d'autres, d'une série de livres (Gallimard, Champ Vallon) qui mêlent pièges et vertiges fictionnels à l'érudition, l'humour, et le style. Il a publié chez P.O.L, sous le nom d'Yves Savigny, Une biographie autorisée.
"Le roman d'un lecteur est un recueil de dix récits. Les neuf premiers se présentent comme des articles critiques sur des romans peu connus, où l'intrigue, la narration, le romanesque même l'emportent sur le commentaire. Le dixième prend la forme d'une brève autobiographie de l'homme qui a écrit les neuf « comptes rendus » précédents. Cette autobiographie finale, qui semble sincère, devrait permettre de comprendre pourquoi le critique a choisi de nous faire connaître des œuvres certes attachantes mais pourtant mineures au regard de plus grandes ou de plus célèbres. On voit bien que ces aventures de genres très divers, du roman policier à la fable de science-fiction en passant par le feuilleton réaliste, la comédie dramatique ou le roman d'analyse, ont « un air de famille », dans leur contenu et même dans leur forme. Puis on devine qu'elles sont pour le critique, lecteur sérieux mais imaginatif, des transpositions d'expériences qu'il a vécues personnellement mais qu'il n'aurait pas su exprimer ni communiquer, faute d'être lui-même romancier."

Marianne Alphant est née à Paris en 1945. Agrégée de philosophie, elle a enseigné pendant une quinzaine d'années. Elle a collaboré au cahier "Livres" de Libération de 1983 à 1992. Elle a dirigé les "Revues Parlées"  au Centre Georges-Pompidou de 1993 à 2010.
"Ce devait être un livre sur la légèreté, entrelaçant des figures dix-huitièmes : grâce et caprice, enchantement, libertinage, fêtes galantes, parcs et folies ; bonheur aussi, cette idée neuve. Mais l'exaltation d'un siècle aérien est sans cesse menacée par le retour d'un dix-huitième plus noir et plus terrible. Le siècle est trouble, il faut choisir, mais la narratrice hésite, tour à tour tentée par le frivole et par l'héroïque. La vie de Casanova ou celle de Robespierre ? Un lit de Fragonard ou des scènes d'échafaud ? L'herbier de Rousseau ou l'exhumation des tombeaux de Saint-Denis ?
 Watteau, Crébillon, Sade, Mesmer. Le parc d'Ermenonville et la prison du Temple. Tiepolo, Marivaux, Chardin, Danton. La narratrice entre dans le dix-huitième, il se diffuse en elle comme une drogue ou un poison – chaud, inouï, parfois terrible mais, l'époque le veut, toujours sensible.
 Impossible surtout d'aborder le dix-huitième et ses contradictions, sans avoir affaire à l'Histoire – une Histoire qui n'aime pas qu'on vienne en amateur sur son terrain. La narratrice n'est pas à la hauteur : elle bifurque, elle flotte, elle ne s'intéresse qu'à des détails, l'Histoire s'impatiente et le lui fait sentir.
 Le récit, la chronologie, les détails: autant d'occasions de conflit entre l'Histoire et son apprentie, cette narratrice égarée parmi les petits faits, les pompons, la porcelaine, les souvenirs qui lui reviennent d'un dix-huitième qu'elle n'a pas connu mais qui l'accompagne comme le secret d'une vie.
 Ce n'est pas un livre léger, finalement – il court après l'époque, s'accroche à des détails, ne ressemble à rien. Sinon à l'esprit même, à sa pensée volante, fragile, somnolente, tenace, livrée sans résistance à de très anciens affects."