ANNIE ERNAUX

Jeudi 12 mai à 17 h 30
rencontre/signature avec 
Annie Ernaux
à l'occasion de la parution de son livre
Mémoire de fille
aux éditions Gallimard


"En 1988, Annie Ernaux notait dans son journal  : «Ces deux années, 58-60, m’ont ­“rendue” écrivain, je crois. » (...) Et, pourtant, à ce jour, Annie Ernaux n’avait exploré cette période, allant de ses 18  ans à ses 20  ans, dans aucun de ses livres, même si l’on en trouve de discrets échos dans Les Années (Gallimard, 2008). Aujourd’hui, avec l’extraordinaire Mémoire de fille, si juste et si troublant, elle se collette à cette époque matricielle que, dans le même passage de son journal, elle qualifiait d’« abîme ». Longtemps, Annie Ernaux a tourné autour: «Depuis vingt ans, écrit-elle dans les premières pages de son récit, je note “58” dans les projets de livre. C’est le texte toujours manquant. Toujours remis. Le trou inqualifiable. » Elle a fini par se résoudre à descendre dans cet «abîme», à combler ce «trou», sans l’aide de son agenda ni de son journal d’alors, brûlés à la fin des années 1960 par sa mère, désireuse d’effacer les traces de la « mauvaise vie » de sa fille. C’était compter sans « la grande mémoire de la honte, plus mi­nutieuse, plus intraitable que n’importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte ». (Raphaëlle Leyris, Le Monde, 30/03/2016).